Le Nouveau-Brunswick met en péril la vie des femmes
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FREDERICTON – La fermeture de la seule clinique d’avortement au Nouveau-Brunswick aura des consequences devastatrices et potentiellement tragiques pour les femmes de cette province, avertit l’instance pancanadienne du mouvement pro-choix. La clinique Morgentaler de Fredericton a en effet annonce hier en conference de presse que la clinique fermera d’ici la fin de juillet, car elle est devenue incapable de survivre financièrement.
« Cette clinique a fourni environ 60% de tous les avortements pratiques dans la province pendant de nombreuses annees, ce qui signifie que près de la moitie des femmes ayant besoin d’un avortement risque de ne plus pouvoir y avoir accès », a declare Joyce Arthur, directrice executive de la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada (CDAC). «Seules les femmes qui auront assez d’argent pourront se rendre à Montreal, en Ontario ou dans le Maine pour obtenir des services, laissant en danger physique très reel les femmes jeunes et appauvries.»
«Nous savons ce qui se passe quand les femmes sont privees de l’accès à l’avortement, pour l’avoir dejà constate à l’Île-du-Prince-Édouard », a declare Madame Arthur. «Les femmes n’arrêtent pas d’avorter. Elles ont plutôt recours à des methodes dangereuses d’auto-avortement. Ou alors, elles retardent l’avortement le temps de recolter de l’argent pour aller avorter ailleurs.» Mais un tel delai augmente les risques medicaux et psychologiques de l’avortement pour les femmes; c’est même l’une des principales raisons qui ont amene la Cour suprême du Canada à invalider la loi sur l’avortement en 1988 – parce que celle-ci violait le droit constitutionnel des femmes à la securite physique en imposant des delais arbitraires mettant en danger la sante et la vie des femmes.
«Refuser aux femmes l’accès à l’avortement viole egalement leurs droits constitutionnels à la vie, la liberte, la conscience et la vie privee», a declare Patrice Powers, un autre porte-parole de la CDAC à Montreal. «Mais le Nouveau-Brunswick s’en tire depuis 25 ans avec cette transgression, infligeant lesions et traumatismes à des dizaines de milliers de femmes.» La province assujettit ses paiements aux medecins à un règlement exigeant des femmes qu’elles obtiennent la signature de deux medecins à l’effet que l’avortement est «medicalement necessaire» avant de pouvoir acceder à un avortement rembourse à l’hôpital, mais les hôpitaux n’acceptent de les pratiquer que jusqu’à l’etape de 12 semaines.
Ce n’est pas aux medecins de decider », a rencheri Madame Arthur, puisque les Canadiennes ont droit à l’avortement sur demande et n’ont pas besoin d’indiquer une raison – tout comme ils n’ont pas à justifier pourquoi ils veulent avoir un bebe avant de pouvoir obtenir des services d’accouchement finances par l’État », a declare Joyce Arthur. L’avortement est un service medicalement necessaire sans exception, et tous les avortements doit être finances par l’État quand ils sont effectues dans les hôpitaux ou les cliniques. En 1995, Sante Canada a dicte à chaque province et territoire de financer entièrement les traitements dispenses par les cliniques privees, si ce service etait egalement normalement fourni par les hôpitaux. Sante Canada a confirme que les cliniques d’avortement privees comme la clinique Morgentaler correspondent à la definition d’«hôpitaux» en vertu de la Loi canadienne sur la santé, et doivent être entièrement financees par la Province.
Toutefois, le règlement concerne plus que la question financière. Beaucoup de femmes sont incapables de repondre aux exigences de la reglementation, car elles n’ont pas de medecin de famille, ou parce que leur medecin de famille est anti-choix et refuse de les aider. En outre, les hôpitaux ont souvent de longues listes d’attente, ce qui repousse beaucoup de femmes au-delà de la limite de 12 semaines et les laisse privees d’accès aux services d’avortement au Nouveau-Brunswick.
«Il est temps d’abroger finalement ce règlement inconstitutionnel et illegal», a declare M. Powers. «La seule raison pour laquelle la Province l’a adopte etait de paralyser le fonctionnement de la clinique. Comme c’est la province qui a cree ce gâchis, c’est elle qui doit maintenant agir rapidement pour sauvegarder la sante et la vie des femmes. Ils doivent immediatement abroger ce règlement et mettre en œuvre des services à un plus grand nombre d’hôpitaux, y compris à Fredericton.»
La CDAC a egalement critique la declaration faite hier par le ministère de la Sante du Nouveau-Brunswick, qui a pretendu ne pas pouvoir offrir d’autre commentaire sous pretexte que «l’affaire est toujours devant les tribunaux». À cela, Mme Arthur a precise qu’il n’y avait « aucune cause devant les tribunaux. Le procès du Dr Morgentaler contre la province est en sommeil depuis cinq ans, et celui-ci est decede en 2013. Il est reprehensible pour le ministère de la Sante de recourir à une excuse factice pour se cacher de la realite – à savoir que son gouvernement porte prejudice à la sante des Neo-brunswickoises et met leur vie en peril. »
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joyce Arthur | Executive Director / Directrice générale, ARCC-CDAC, Vancouver | 604-351-0867 |
Dr./Dre Suzanne Newman | Abortion provider / Intervenante en avortement, Women’s Hospital, Health Sciences Centre, Winnipeg | 204-477-1887 |
Carolyn Egan | Ontario Coalition for Abortion Clinics, Toronto | 416-806-7985 |
Peggy Cooke | ARCC-CDAC, Toronto | 416-709-1457 |
Julie Lalonde (parle français) | ARCC-CDAC, Ottawa | 613-301-2697 |
Patrice Powers (parle français) | ARCC-CDAC, Montréal | 514-486-6376 |
Josie Baker | PEI Abortion Rights Network, Charlottetown | 902-368-7337 |
Christopher Kaposy, PhD | Ethicist, Memorial University / Éthicien, Université Memorial, St. Johns NL / T.-N. | 709-777-2338 (w / bur.) |