Erin O’Toole n’est toujours pas pro-choix
Pour diffusion immédiate
NATIONAL —La question de l’avortement est toujours un boulet autour de la cheville (lien en anglais) du chef du Parti conservateur, car environ 81 % des députés conservateurs sortants qui se présentent aux élections fédérales ont été désignés comme anti-choix* par la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada (CDAC), un groupe de défense national. Cela inclut le chef du parti, Erin O’Toole.
« Nous ne croyons pas qu’Erin O’Toole soit pro-choix », a déclaré Tasia Alexopoulos, porte-parole de la CDAC. « En 2016, il a voté en faveur du projet de loi d’initiative parlementaire C-225 qui aurait donné un statut juridique de personne aux fœtus. Il a courtisé les groupes anti-choix pendant sa campagne de leadership et leur doit sa victoire. Il a promis de permettre à ses députés de présenter des projets de loi d’initiative parlementaire contre l’avortement et de garantir un vote libre, même par son Cabinet – ce qui signifie que de tels projets de loi pourraient être adoptés par un gouvernement conservateur majoritaire. S’il est élu, O’Toole annulera également le financement de l’aide internationale pour les soins et la défense de l’avortement sécuritaire. »
Le soutien de longue date d’O’Toole à une loi sur les « droits de conscience » a été compliqué par sa récente volte-face, lorsqu’il a déclaré que les médecins qui refusent de fournir des soins auxquels ils s’opposent en raison de leurs convictions personnelles ou religieuses, comme l’avortement et l’aide médicale à mourir, doivent orienter les patients de manière appropriée (lien en anglais).
Mais voici le contexte : les médecins qui s’opposent à l’avortement ne sont pas tenus d’orienter leurs patients vers un fournisseur qui peut leur offrir ces soins dans aucune province ou aucun territoire, à l’exception de l’Ontario. Le mouvement anti-choix s’est battu pour obtenir une modification du Code criminel afin d’accorder une immunité totale aux professionnels de la santé qui s’opposent à l’aide à mourir. Des sanctions pénales seraient imposées aux employeurs qui font pression sur les professionnels de la santé pour qu’ils fassent leur travail. Dans les versions provinciales de projets de loi similaires (Manitoba et Alberta), il était interdit aux patients lésés par le refus de soins ou de référence de porter plainte auprès des collèges provinciaux des médecins et chirurgiens (le projet de loi du Manitoba a été adopté en 2017 [lien en anglais]; celui de l’Alberta est mort en 2019 [lien en anglais]). Dans l’essentiel, cela revient à dire qu’en vertu de tous ces projets de loi, les médecins seraient autorisés à abandonner les patients en ne les aidant en aucune façon, pas même avec des renseignements ou une référence vers un autre fournisseur.
« Il s’agit du dur régime de “conscience” auquel O’Toole a adhéré en sautant dans le train de l’anti-choix », a déclaré Joyce Arthur, directrice générale de la CDAC. « Sa volte-face sur l’exigence de recommandation n’inspire confiance à personne. C’est une trahison du mouvement anti-choix qui l’a fait élire à la tête du parti, mais cela révèle également son manque de compréhension des demandes anti-choix au départ. Il est probable qu’il s’en fichait parce qu’il cherchait seulement à obtenir leur soutien. Et c’est la même chose pour le côté pro-choix – ses votes et promesses antiavortement passés signifient qu’il ne comprend pas l’importance essentielle des droits reproductifs et combien ils sont fondamentaux pour la santé et les droits des femmes et des personnes transgenres et non binaires garantis par la Charte. »
Arthur a déclaré qu’il est évident que O’Toole « n’a aucun intérêt » pour la question de l’avortement, car il n’a jamais contacté le mouvement des droits reproductifs pour discuter de la façon d’améliorer l’accès. « O’Toole ne fait que débiter des platitudes pro-choix dénuées de sens afin de convaincre le public de voter pour lui. C’est une manipulation politique cynique. Ses opinions personnelles sur l’avortement ne sont pas pertinentes, quelles qu’elles soient. Il a fait preuve d’un manque total d’intégrité sur cette question et on ne peut pas lui faire confiance. »
Renseignements complémentaires :
* Huit députés conservateurs sortants ne se représentent pas – six sont anti-choix, un est pro-choix (Peter Kent) et un est indéterminé (Cathy McLeod)
- Liste des députés fédéraux anti-choix de la CDAC (à jour au 13 août 2021)
- Boîte à outils rapide pour élections de la CDAC
- Le refus de fournir des soins de santé au Canada : Un regard sur les politiques d’« objection de conscience » dans les soins de santé canadiens. (en anglais)
- Erin O’Toole is not pro-choice (sept 2020), par Joyce Arthur (en anglais)
Contacts :
Joyce Arthur | Executive Director / Directrice générale, ARCC-CDAC, Vancouver | joyce@arcc-cdac.ca | 604-351-0867 |
Carolyn Egan | Coalition pour les cliniques d’avortement en Ontario, Toronto | c.egan@sympatico.ca | 416-806-7985 |
Tasia Alexopoulos | ARCC-CDAC, New Brunswick | tasia@arcc-cdac.ca | |
Christopher Kaposy, PhD | Ethicist, Memorial University / Éthicien, Université Memorial, St. Johns NL / T.-N. | christopher.kaposy@med.mun.ca | 709-864-3375 (w / bur.) |