Le démantèlement des soins abortifs à Frédéricton fait mal aux plus vulnérables
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Un gouvernement anti-choix impitoyable force la fermeture de Clinic 554
Après presque 10 ans de lutte contre un gouvernement provincial qui bloquait illégalement son financement, la Clinic 554 de Frédéricton a été forcée de fermer ses portes pour de bon. Les services abortifs sont maintenant interrompus définitivement après avoir été réduits à une seule journée par semaine au cours des dernières années. Bon nombre de résidents vulnérables du Nouveau-Brunswick se retrouvent dorénavant sans accès à des soins.
« Quand la Clinic 554 a ouvert en 2015, nous étions très excités et remplis d’espoir. Mais l’indifférence cruelle du gouvernement au fil des années nous a exaspérés », explique Joyce Arthur, directrice générale de la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada. « La clinique n’a jamais refusé un patient, alors, sans aide de la province, elle est devenue non viable financièrement. Toute cette histoire a été épuisante pour le docteur Adrian Edgar et son personnel. »
L’avortement est considéré comme un service médical nécessaire au Canada, ce qui veut dire qu’il doit être financé par les gouvernements provinciaux où qu’il soit offert, notamment dans les cliniques privées et les bureaux de médecin. Le Nouveau-Brunswick est la seule province à avoir appliqué une réglementation qui limite le financement des avortements chirurgicaux dans les hôpitaux. Selon madame Arthur, cette réglementation est illégale en vertu de la Loi canadienne sur la santé, et elle constitue une violation du principe d’égalité des genres et du droit à l’autonomie corporelle prévus dans la Charte canadienne des droits et libertés.
« La disparition des services abortifs à Frédéricton est un coup dur pour les résidents de la province. Il sera difficile pour beaucoup d’entre eux d’accéder à des soins abortifs ailleurs, et même impossible dans le cas des patients les plus vulnérables », affirme madame Arthur.
Comme le docteur Adrian Edgar l’a expliqué à la presse : « Nous sommes inquiets pour les patients qui ne peuvent pas se déplacer ou obtenir la pilule abortive pour des raisons financières, de santé mentale, de toxicomanie, d’âge, de précarité résidentielle ou de sécurité personnelle, ou encore à cause d’un handicap, de leur statut juridique ou d’un empêchement quelconque à leur liberté de mouvement. »
Madame Arthur précise : La Coalition pour le droit à l’avortement au Canada a vaillamment soutenu la Clinic 554 depuis ses débuts, et la clinique Morgentaler avant celle-ci, qui se trouvait dans le même édifice. Cette dernière avait fermé pour la même raison : un gouvernement anti-choix impitoyable obligeait les patients à payer de leurs poches pour obtenir ces services de santé essentiels.
« Je tiens à remercier le docteur Edgar et sa partenaire Valerya Edelman pour leur dévouement et leur courage, et la profonde compassion dont ils ont fait preuve envers leurs patients, ajoute madame Arthur. Les efforts inlassables qu’ils ont déployés à assurer le fonctionnement de la Clinic 554 n’ont été rien de moins qu’héroïques. »