Le Parti conservateur consolide sa position anti-choix

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La Coalition pour le droit à l’avortement au Canada qualifie le caucus conservateur à Ottawa d’anti-choix.

Jusqu’à juin 2023, 15 députés conservateurs « pro-choix » (sur 117 à l’époque) avaient été répertoriés par la CDAC. Ceux-ci soutenaient le droit à l’avortement sur la base des votes et de leurs convictions. Mais les choses ont changé entre-temps, en raison d’un virage vers la droite au sein du Parti conservateur, et d’un vote conservateur unanime en faveur d’un projet de loi d’intérêt privé, perçu largement comme une « ruse » visant à rouvrir le débat sur l’avortement.

Le 14 juin, le caucus conservateur s’est ligué pour voter en faveur du projet de loi C-311, qui aurait créé une clause de « circonstances aggravantes » au Code criminel accroissant les pénalités en cas d’attaque sur une personne enceinte. (Le projet de loi, introduit par la députée conservatrice Cathay Wagantall, fut rejeté par 205 votes contre 113.) 

La Coalition pour le droit à l’avortement au Canada a exhorté les députés à s’opposer au projet de loi.  « Bien que le libellé ne fasse pas explicitement mention de l’avortement, il était utilisé pour restreindre davantage l’avortement ou renforcer le statut de personne du fœtus, » a déclaré Joyce Arthur, directrice générale de la CDAC.

Le 25 juin, nous avons envoyé des courriels individuels à 13 députés conservateurs « pro-choix » qui avaient voté en faveur du projet de loi C-311, pour leur demander la raison de leur vote. Nous n’avons reçu que trois réponses au 1er août, et toutes trois étaient inadéquates. (Voir notre déclaration complète pour plus de détails).

« On ne peut pas être pro-choix dans le vide — ou dans ce cas, dans un terreau grandissant d’extrémisme de droite » a déclaré Arthur. « Ces conservateurs pro-choix ont intégré un parti qui est majoritairement anti-choix.» En date de juin, 82 des 117 députés conservateurs étaient officiellement anti-choix. (Les autres ayant une position inconnue.)

Certains de ces députés choisissent de s’associer à l’extrême droite, et d’autres sont anti-vaccins. Leur chef, Pierre Poilievre, a récemment posé avec un homme portant un chandail « Straight Pride » (fierté hétérosexuelle), a fraternisé avec le Convoi de la liberté en 2022, a refusé de se dissocier du chef d’un groupe extrémiste violent, et a flirté avec les théories conspirationnistes sur la Grande réinitialisation (The Great Reset) en 2020. En tant que candidat à la chefferie, Poilievre cherchait à rallier des électeurs d’extrême droite du People’s Party of Canada. Il joue au populiste et criaille une rhétorique creuse, dans le sillon de bien d’autres démagogues et politiciens de droite à travers le monde. Qui plus est, l’énoncé de politique (2021) du Parti conservateur contient toujours plusieurs mesures discutables qui s’opposent aux droits de la personne, ou les minent. (Voir notre déclaration complète pour plus de détails). 

« Bien que la CDAC ait nourri l’espoir de voir s’accroître la présence pro-choix au sein du caucus conservateur — ce qui aurait pu avoir une influence  libéralisante sur le reste du parti — cela ne semble plus envisageable. » a déclaré Arthur.  « Il existe un gouffre grandissant dans le parti entre la petite minorité qui souhaite soutenir le droit à l’avortement, et la majorité qui s’y oppose. Nous faisons particulièrement allusion à l’extrémisme de droite du chef du parti, Pierre Poilievre, que la CDAC a toujours considéré comme anti-choix, malgré ses fausses prétentions d’être pro-choix. »

« Les membres du parlement ne peuvent pas prétendre défendre véritablement le droit à l’avortement, et encore moins les valeurs de la justice reproductive, en servant un parti qui s’oppose fondamentalement à ces valeurs, » a conclu Arthur.

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