Le droit à l’avortement et les soins de santé pendant la pandémie de Covid-19
Dernière mise à jour le 9 février 2021
La Coalition pour le droit à l’avortement au Canada souhaite que vous restiez tous en sécurité et en santé durant ces temps difficile. Veuillez prendre toutes les mesures de précaution nécessaires pour protéger votre santé, celles de vos proches, ainsi que celle de vos amis et voisins.
Nous avons listé ci-dessous des ressources spécifiques à la Covid concernant l’avortement et les autres soins de santé sexuelle et reproductive. Cette liste sera mise à jour régulièrement.
Un avortement pendant la pandémie ?
L’avortement n’est pas une procédure élective qui peut être repoussée ou annulée. Les provinces et territoires ont confirmé que l’avortement était un service essentiel. Les cliniques au Canada sont peut-être sous pression, mais elles font tout leur possible pour maintenir les services.
S.V.P. Donner pour assurer l’accès durant la COVID-19 !
L’accès à l’avortement : les défis actuels
- Quelques cliniques risquent de fermer temporairement pour manque de personnel en raison de maladie ou de pénurie.
- Certaines cliniques privées restreignent les zones qu’elles desservent dans le but de se conformer à l’avis de réduire les déplacements.
- Certains hôpitaux ont relégué à l’arrière-plan ou complètement interrompu les services d’avortement dans le but de se concentrer sur la pandémie.
- Les patient·e·s sont réticent·e·s de voyager (ou dans l’impossibilité) par peur de s’exposer au virus.
- Les moyens pour voyager risquent d’être limités en raison des annulations de vol ou d’autres restrictions.
- Il sera difficile pour les patient·e·s nécessitant un avortement tardif de traverser la frontière américaine. Les agents des services frontaliers risquent de ne pas accepter une requête médicale signée par un médecin même s’il précise qu’il s’agit d’une visite pour des raisons médicales essentielles.
- Il risque d’être difficile d’obtenir des prélèvements sanguins et des échographies à certains endroits (ceux-ci sont souvent demandés avant l’avortement).
- Une pénurie de Mifegymiso est à prévoir dans les prochains mois.
- Plusieurs pharmacies limitent les rations de médicaments, incluant les pilules contraceptives. Vous pourriez ne recevoir qu’une petite quantité de votre prescription à la fois. On pourrait voir aussi une pénurie d’autres contraceptifs tels que les condoms prochainement.
- Il est plus difficile d’avoir accès à un dépistage des ITS et aux autres soins de santé sexuelle et reproductive.
Les cliniques qui sont ouvertes suivent généralement les consignes suivantes
- Protéger le personnel et les patients en suivant les mesures sanitaires, incluant faire des tests de dépistage, désinfecter, porter de l’équipement de protection individuelle, etc.
- Augmenter l’utilisation de la pilule abortive Mifegymiso plutôt que d’effectuer des avortements chirurgicaux pour réduire les contacts physiques;
- Mettre en place la télémédecine où cela est possible;
- Assurer les services de counseling et de suivi par téléphone, si possible, ou reléguer au personnel médical;
- Utiliser la vieille méthode pour calculer la dernière période menstruelle et ainsi déterminer l’âge de la grossesse, lorsque cela est possible, plutôt que d’envoyer les patients passer un test sanguin ou une échographie.
- Permettre seulement les patient·e·s dans la clinique, ne pas autoriser qu’ils ou qu’elles soient accompagné·e·s, et renforcer la distanciation sociale dans la salle d’attente.
- Retarder les procédures des patient·e·s qui ont voyagé (à moins d’une urgence), ainsi que les avortements chirurgicaux précoces d’une semaine ou deux.
- Ajuster ou réduire les heures d’ouverture, et distancer les rendez-vous.
- Reporter les rendez-vous considérés non urgents (par exemple, les tests Pap).
Pour connaître les services qui sont offerts dans votre région, appelez sans frais et en tout temps la ligne d’accès d’Action Canada pour la santé et les droits sexuels au 1-888-642-2725.
Pour connaître le service de soins le plus proche et qui répond à vos besoins, consultez Choice Connect.
Pour communiquer avec une clinique en particulier, consultez notre , lequel inclut les Répertoire des cliniques d’avortement (et quelques hôpitaux) services de soutien et de doulas d’avortement.
Les façons de protéger sa santé sexuelle et reproductive pendant la pandémie de Covid-19
Ci-dessous sont énumérées quelques mesures pour réduire les risques d’infection et atténuer les effets d’une réduction des soins en santé sexuelle et reproductive.
Limiter les rapports sexuels entre partenaires qui vivent sous le même toit, mais s’abstenir si l’un de vous est en isolation, dans une catégorie à risque ou ne se sent pas bien. Il est vrai que le virus ne se transmet pas sexuellement, mais si vous êtes assez rapprochés pour avoir des rapports sexuels, vous êtes assez proches pour vous exposer à la Covid-19.
- Lavez vos mains avant et après vos rapports sexuels, incluant la masturbation. Nettoyez vos jouets sexuels avec du savon et de l’eau tiède.
Si vous ne vivez pas sous le même toit que votre partenaire ou si vous êtes célibataire, vous abstenir d’avoir des rapports sexuels. Adoptez plutôt des techniques de distanciation sociale, notamment les sextos, clavardoirs, appels vidéo ou les rencontres en ligne. Selon le New York City Health, vous êtes votre partenaire le plus sécuritaire.
- Ne prenez pas le risque de tomber enceinte, même si vous l’aviez planifié. Quoiqu’il n’existe pas suffisamment de preuves pour démontrer que les personnes enceintes ou leurs fœtus/nouveau-nés courent un plus grand risque d’être infectés, il existe encore trop d’inconnus. De plus, être enceinte pendant cette pandémie pourrait mener à d’autres sources de stress et défis, incluant les difficultés liées à l’accès aux soins de santé.
- Faites provision de préservatifs, ou de tout autre moyen de contraception en vente libre que vous utilisez.
- Assurez-vous d’avoir sous la main un mois d’approvisionnement de votre prescription de pilules contraceptives. Appelez votre médecin pour obtenir votre prescription ou son renouvellement à la pharmacie. Si nécessaire, comptez sur les préservatifs comme solution de rechange.
- Ne pas retarder pour obtenir de la contraception d’urgence, si nécessaire.
- Soyez vigilants en commandant de la contraception en ligne. Faites des recherches pour vous assurer que le site internet est digne de confiance, et ne faites rien d’illégal.
- Si vous manquez de contraceptifs et êtes dans l’impossibilité de vous en procurer d’autres, abstenez-vous d’avoir des relations sexuelles. Optez plutôt pour d’autres types d’activités sexuelles.
- Veillez sur votre famille et vos amis, particulièrement ceux de plus de 60 ans qui ont une condition médicale ou une maladie, sur les personnes enceintes ou qui ont des enfants en bas âge, sur les personnes qui subissent de la violence à la maison, et sur toutes les personnes à qui vous pensez qui sont vulnérables.
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Ressources
Choses pro-choix à faire pendant que vous êtes coincés à la maison, CDAC, 20 avril 2020
Bibliothèque sur la COVID-19 – Conseil des femmes du Nouveau-Brunswick. Une collection de contenu sur la pandémie de COVID-19 qui se concentre sur les populations marginalisées, le secteur à but non lucratif, ou qui utilise une optique de justice sociale.
- Ressources de la SOGC sur la COVID-19 – La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC). Comme la pandémie de COVID-19 est en constante évolution, la SOGC continue de rassembler et de publier des ressources et du contenu pertinents pour vous soutenir dans votre travail.
Programme de petites subventions pour les groupes pro-choix– une attention particulière sera portée sur les besoins de certains projets touchés par la COVID-19. (CDAC reconnaît les contraintes auxquels les petits organismes et les personnes qui ont recours à des services d’avortement ou de reproduction sont confrontés pendant la pandémie du coronavirus (COVID-19). Par conséquent, nous tiendrons en considération les besoins de projets touchés par la COVID-19.)
La santé et les droits sexuels et génésique (SDSG) et COVID-19. Action Canada pour la santé et les droits sexeuls.
Accès à l’avortement et sécurité avec COVID-19. Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO).
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Conseil des femmes du Nouveau-Brunswick. Une collection de contenu sur la pandémie de COVID-19 qui se concentre sur les populations marginalisées, le secteur à but non lucratif, ou qui utilise une optique de justice sociale.
SDSG et Covid-19 : Que signifie le nouveau coronavirus (COVID-19) pour la santé et les droits sexuels et génésique (SDSG) au Canada? Par Action Canada pour la santé et les droits sexeuls.
Déclaration conjointe sur les soins d’avortement et la COVID19. Par la Fédération nationale de l’avortement (FNA) du Canada et Action Canada. (30 mars 2020)
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Nouvelles
4 mai 2020 – L’angoisse d’avorter seule en temps de pandémie, par Alix Dufresne : Les hôpitaux, CLSC et cliniques privées du Québec qui offrent des services d’interruption de grossesse exigent dorénavant que les accompagnateurs attendent à l’extérieur de l’établissement.
31 mars 2020 – La crise sanitaire menace l’accès à l’avortement au Canada, selon des organismes, par Louis Gagné.
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