Les centres de grossesse non réglementés ne devraient pas fournir d’échographies non médicales

La Coalition pour le droit à l’avortement au Canada (CDAC) a découvert sept centres de grossesse non réglementés – CGN (ou « centres conseils grossesse ») à travers le Canada qui offrent des échographies fœtales qui ne sont pas à but diagnostique, mais récréatif. Ceci représente une augmentation préoccupante de la mauvaise utilisation de l’équipement d’imagerie médicale par des organisations n’ayant aucune supervision ou responsabilité médicale

La prise de position de la CDAC, Centres de grossesse non réglementé et échographie, explique comment l’utilisation des échographies par les CGN peut servir à manipuler leur clientèle, propager la désinformation et interférer avec le processus de prise de décision reproductive  libre et éclairé.

« L’échographie est un outil médical qui devrait être utilisé seulement sous une supervision clinique appropriée » affirme Joyce Arthur, directrice exécutive de la CDAC. « Quand des centres contre l’avortement l’utilise de manière récréative, et non comme un outil diagnostique, cela crée la dangereuse illusion d’une légitimité médicale. La clientèle peut être faussement rassurée à propos de l’état de santé de leur grossesse ou découragée de consulter de véritables soins médicaux. Cela met à risque la santé et la sécurité des personnes enceintes. »

Plusieurs centres de grossesse non réglementés, aussi appelés « centres conseils grossesse » se présentent comment des établissements médicaux légitimes, alors qu’ils sont en réalité de « fausses cliniques » gérées par des groupes anti-choix qui emploient une variété de tactiques manipulatrices destinées à décourager les personnes expérimentant des grossesses non planifiées d’avoir recours à l’avortement. En offrant des échographies, ces centres exploitent la confiance de personnes en situation de vulnérabilité cherchant de l’information non-biaisée sur la grossesse ou du soutien. L’utilisation d’équipement d’imagerie médicale sans réglementation ou supervision médicale soulève également de sérieuses inquiétudes éthiques, mais aussi concernant la sécurité et le respect de la vie privée de la clientèle.

Les recherches de la CDAC ont montré que certains CGN promeuvent l’utilisation récréative de l’échographie, souvent appelée « échographie souvenir » , comme un moyen de permettre à leur clientèle de « voir leur bébé ». Une telle utilisation de l’échographie n’est pas recommandée par Santé Canada et les organisations professionnelles médicales, qui mettent en garde contre l’exposition non essentielle aux ultrasons et rappellent l’importance de raisons médicales pour l’utilisation de l’imagerie échographique. D’autres CGN offrent des échographies non diagnostiques sous le couvert d’un « point de service » médicale, mais celles-ci sont également des échographies récréatives réalisées par des organismes n’étant pas accrédités et n’ayant aucune obligation à adhérer aux meilleures pratiques médicales ou au code d’éthique médical. Par exemple, les personnes utilisant les services de ces centres se verront refuser une référence à des services abortifs si elles en ont besoin.

« Ce n’est pas un bénin problème de service aux communautés » ajoute Arthur. « C’est une partie d’un large système de manipulation. Ces centres utilisent le pouvoir émotionnel des échographies pour influencer les décisions de leur clientèle et avancer leur agenda anti-choix. Les gouvernements doivent agir pour interdire l’utilisation d’échographies non réglementées et tenir responsable ces centres. »

Dr. Boris Henriquez de la clinique de santé reproductive Community & Choice à Edmonton déclare : « En tant que personne qui a été témoin de la réglementation très stricte de l’utilisation de l’échographie dans un contexte médical, il est alarmant de voir que ces centres non réglementés peuvent opérer ces échographies sans aucune supervision, La réglementation est importante pour protéger la santé des patient(e)s, car cela assure que l’information qui leur est communiquée provient d’expert(e)s. Si ce n’est pas le cas, les patient(e)s peuvent recevoir de l’information sur leur santé qui sera au mieux, incomplète, ou pire, grossièrement trompeuse ou fausse. Au delà des risques pour la santé, il s’agit d’une trahison de la confiance du public, qui mérite de recevoir de l’information en santé reproductive exacte et factuelle, sans biais ou pression. »

La CDAC exhorte les gouvernements fédéraux et provinciaux à :

• Interdire les usages récréatifs et non diagnostiques de l’équipement échographique par des organismes non réglementés ou sans accréditation.
• S’assurer que tous les services d’imagerie médicale sont délivrés sous la supervision de professionnel(le)s médicaux qualifié(e)s dans un centre ou une clinique réglementée ou accréditée.
• Augmenter la supervision des centres de grossesse non réglementés qui offrent des services médicaux pour prévenir les pratiques trompeuses ou non sécuritaires.

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Joyce Arthur (elle), Directrice générale, ARCC-CDAC, Vancouver. joyce@arcc-cdac.ca, 604-351-0867

Dr. Boris Henriquez (il /Hispanophone), Clinique de santé reproductive « Community & Choice », Edmonton. bghenriqu@gmail.com, 778-928-8593

Plus de contacts médias

Nos ressources sur les centres de grossesse non réglementés (CGN) :

• Prise de position : Centres de grossesse non réglementé et échographie
• Étude (2023) : Une étude sur les « centres de grossesse d’urgence »
• Liste des centres de grossesse non réglementés (CGN) – Avec un guide en français, p 2
• Brochure : Méfiez-vous des centres de grossesse non réglementés

En anglais :

• Compiled research: All UPCs in Canada with medical services (Google doc)
• How to identify Fake Clinics
• Have you visited a UPC? Share your UPC story